Léo Lagrange : Reconstruire après le drame

Léo Lagrange : Reconstruire après le drame

Léo Lagrange : Reconstruire après le drame S.A. Mérignac

Sans faire preuve d’une curiosité malsaine, il est difficile de ne pas faire, assez souvent, le détour par les allées René Coty pour passer devant le site et devant les restes de ce qui fût une des places fortes du sport mérignacais pendant plus de 45 ans.

écrivant cela, je me rends compte du côté paradoxal et, en l’occurrence dérisoire, de certaines expressions.
Était-il si fort, en effet, ce lieu emblématique, pour être parti en fumée en quelques heures ?

Oui, sans aucun doute, il l’était. Il l’était pour nombre d’entre nous, samistes ou simplement mérignacais, puisqu’au-delà des pratiques sportives développées par le Club, il avait vu passer des générations d’élèves des lycées Fernand DAGUIN et Marcel DASSAULT. Il était fort de sens et chargé de souvenirs.
Revenons sur les faits tels qu’on les connaît, à ce jour. Dans la nuit du 30 au 31 décembre 2018, l’incendie se déclare en pleine nuit. Les pompiers sont alertés très vite et, tout aussi rapidement, présents sur les lieux. Plusieurs dizaines d’hommes, un matériel important dont trois grandes échelles ne parviendront pas à stopper les flammes, qui causeront trois blessés parmi les secours, heureusement hors de danger depuis.

Si le gymnase est entièrement détruit, le lycée DAGUIN, contigu, ne subira que quelques dommages collatéraux, sera épargné et opérationnel pour la rentrée suivante.
Une certitude, même si l’enquête retiendra très probablement, in fine, le terme de criminel, on peut d’ores et déjà parler d’un acte intentionnel.
En droit, une des charges qui revient souvent dans les prétoires s’énonce comme un « homicide volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».
En l’espèce, un ou plusieurs individus ont tué le COSEC Léo Lagrange, sans en avoir, peut-être, l’intention, mais en possédant une incommensurable dose de bêtise, de malveillance, de malfaisance et d’inconscience.
Du moins est-on tenté de le souhaiter. Car si tel n’était pas le cas et si les auteurs, une fois retrouvés, se fendaient d’aveux plus clairement intentionnels, le ressenti serait encore plus révoltant.

Un constat accablant !

Pour l’heure, la colère est encore rentrée et n’a pas pris toute sa place, face à l’abattement et à la tristesse.
Sentiments légitimes pour les dirigeants, entraîneurs, éducateurs du SAM et tous les adhérents des sections Gymnastique, Volley-ball et GVM, qui au-delà du choc émotionnel, ont très vite compris que la reprise, puis la pérennité des activités seraient compliquées, voire menacées.
En effet, le constat est accablant. Les bâtiments sont complètement détruits, et rien, parmi les équipements, les agrès et le matériel sportif, n’a pu être sauvé.
La gymnastique, après une longue période d’attente, venait de voir un praticable neuf installé quelques jours auparavant. Il n’avait servi qu’une seule fois et il n’en reste rien, pas plus que de l’ancien qui n’a pas eu le temps de rejoindre un autre site de stockage.
La section, habituée à l’organisation de nombreux galas et compétitions, a vu tout son parc de matériel évènementiel volatilisé, ainsi que l’outil informatique, les bureaux, les archives et de nombreux chèques en attente d’encaissement.

Ce sinistre inventaire peut s’appliquer avec les mêmes proportions au Volley-Ball : plus rien !
Concernant la troisième section « occupante », la Gymnastique Volontaire Masculine (GVM), le constat peut se révéler un peu moins catastrophique, dans le sens où elle partageait son activité entre plusieurs lieux. Mais elle partage avec ses voisines la même préoccupation de relogement.
Car passée la stupeur, la question s’est immédiatement posée, comment accueille-t-on les 870 licenciés qui fréquentaient Léo Lagrange ? Dès le 2 janvier, l’information a été relayée par ailleurs, une réunion de crise regroupait des représentants de l’Omnisports et des sections, rejoints par des élus municipaux et le Service des Sports. Depuis, les mêmes intervenants ne ménagent pas leurs efforts. Des recherches tous azimuts tentent de compléter les solutions trouvées au travers des propositions solidaires, spontanément transmises par les collectivités avoisinantes et le réseau des clubs amis.

Relogement : comment faire ?

Diverses pistes, vers la BA 106, le CREPS ou l ‘Université de Bordeaux, entre autres, ont été explorées et ont abouti à des mises à disposition.
La Municipalité et le SAM, en concertation, ont également trouvé des alternatives, profitant de l’acquisition en cours du gymnase de CAILLAVET ou de quelques créneaux disponibles sur le complexe COLOMBIER, entre autres. Cette liste, longue et pourtant incomplète, de tous les soutiens et concours a répondu efficacement à l’extrême urgence.
Pour autant, ces 3 premières semaines passées, un constat s’impose. Comme en médecine, les soins d’urgence ne suffisent pas et ne permettent pas de s’exonérer des thérapies d’accompagnement, de la résilience, puis du retour à une vie normale.

Force est de constater, qu’à ce jour, la « phase 2 » peine à trouver son souffle. Elle est pourtant indispensable, à la fois, pour le quotidien immédiat des sections impactées, mais aussi pour envisager la « phase 3 » avec un minimum de sérénité et d’optimisme.
La section Gymnastique, parmi les trois plus importantes du SAM par ses effectifs, mais bénéficiant également d’un fort rayonnement local et même régional n’est plus en mesure d’accueillir et d’encadrer l’ensemble des collectifs et groupes. Certains ont déjà arrêté leur parcours et le nombre des départs, dont on ne sait s’ils seront définitifs, augmente. Pour le Volley-Ball, l’accueil est certes maintenu, mais souffre de conditions d’inconfort et de promiscuité qui ne sauraient être tolérées très longtemps. Enfin, pour la GVM, dont le maintien des effectifs est, chaque année, une préoccupation, les solutions de substitution ne donnent pas, non plus, complète satisfaction.
Toutes et tous ont bien compris que les alternatives ne pourraient être à la hauteur de ce qu’ils connaissaient à Léo Lagrange.

Il faut d’ailleurs mettre en lumière la capacité de rebond et d’adaptation de tous les acteurs de cet épisode pénible de la vie du SAM et de la Ville de Mérignac. C’est un marqueur fort à ajouter au crédit du monde sportif, en général, et samiste, en particulier, satisfecit qui ne saurait, pour autant, suffire à faire avaler une pilule au goût de plus en plus amer. En sport, dominer n’est pas toujours gagner, mais mal ou peu jouer conduit le plus souvent à perdre.

Texte : Michel Cadilhon, Président du SAM.

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